mercredi 6 mars 2013

Balkans Transit

L'article qui suit puise ses sources dans la lecture d'un ouvrage que j'ai effectué le mois dernier. Suite au conseil du Consul rencontré après lui avoir présenté mon livre, ce dernier me propose de lire le livre de François Maspéro et son captivant "Balkans Transit".

Ce livre est réellement des plus captivant lorsque comme l'auteur, on a parcouru une bonne partie de la région décrite dans son oeuvre. Je me suis saisi de Balkans Transit aux éditions de poche paru en 2000.
Fort de plus de 400 pages, le livre est illustré des photos de Klavdij Sluban, le photographe d'origine slovène qui avec François Maspéro a participé durant des mois au voyage dans les Balkans.

Les 400 pages du livre sont issues d'un voyage effectué plusieurs années avant sa publication, pendant le conflit Yougoslave. Les récits sont très intéressants puisque l'auteur aborde la vie des Yougoslaves, Bulgares, Roumains et Albanais durant la période ou l'URSS n'est plus qu'une CEE, que la République Populaire d'Albanie n'est plus sous le règne de Hoxha, où Ceaucescu vient de disparaître du paysage politique roumain.
Partant de la région Albanaise via Durrës, les deux camarades de voyage traversent l'Albanie, passent par le Nord de la Grèce, la Macédoine, puis la Bulgarie et remontent vers la Roumanie avant d'arriver au bord de la Mer Noire.

Le regard de F.Maspéro est radicalement différent de celui que j'ai durant mon voyage. Les 10 ans qui séparent Balkans Transit et Ces Balkans qui me parlent sont révélateurs d'un bouleversement géopolitique ayant des conséquences sur les sociétés locales rencontrées à la descente du train ou des bus locaux.


La lecture n'aura pas été vaine, quelques éléments et extraits m'ont particulièrement interpellé:
- Par exemple, dans ses récits il fait référence à JC Guillebaud qui conclue que le libéralisme entraîne insécurité, vols, angoisse et abattement.
- L'urbanisme de Bucarest est analysé dans l'ouvrage "Bucarestul disparut" de G.Leahu.
- L'ouvrage "Les chiens de Mort" de V.Ierunca pour une littérature concentrationnaire vécue en Roumanie en relation à la torture et la prison de Pitesti.

Egalement, des analyses et conclusions émergent de cette lecture très enrichissante car documentée. Maspéro parle de guerres balkaniques qui ont tout éclacté car soutenues par un nationalisme récent qui n'a vocation que de profiter à quelques-uns. Je vous laisse imaginer lesquels...

-Le communisme s'écroule mais ses cadres reprennent le contrôle pour continuer à profiter, à cela s'ajoute la hausse des inégalités et de l'insécurité.

-Les nationalismes confronteraient les peuples, les sépareraient et briseraient la tolérance de l'un envers l'autre, d'une langue envers l'autre.

-Les pays d'occident décident de l'avenir des peuples et des pays qui devraient avoir la main mise sur leur destin. La lutte d'intérêts se fait au profit des plus forts.

Egalement, je retrouve malgré ces 10 années passées les populations spontanées, naturelles, dévouées et ouvertes aux occidentaux, serviables, chargées d'histoire et de vie.
Enfin, je ne peux dissocier quelques mots ou expressions de cette région. Ces mêmes mots reviennent dans nos deux ouvrages:
infrastructures vieillissantes, crasse, mal construit, poussières, saleté, pas illuminé, glauque, obscur, systémisation, destruction, grands travaux, pharaoniques...

Un bon livre pour voyager ... à travers les Balkans.

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