vendredi 22 février 2019

Olivier DELORME, La Grèce et les Balkans (tomes I,II, III), Folio histoire

Olivier DELORME, La Grèce et les Balkans, Folio Histoire (N°220) Gallimard, 2013

Tome 1: Du Ve siècle à la veille des guerres balkaniques de 1912-1913 (704 pages)
 
Pourquoi une telle somme?
Parce que d’hier à aujourd’hui, les Balkans ont été et demeurent une des frontières essentielles de l'Europe. Et que l’oubli du temps long par les puissances européennes a nourri des catastrophes en chaîne au cours des siècles.
Les Balkans, zone frontière? C’est un euphémisme : ici se heurtent les chrétientés romaine et byzantine, bientôt orthodoxe ; la chrétienté dans son ensemble et l’islam ; les empires européens et la puissance ottomane ; les empires européens entre eux, à commencer par la maison d’Autriche, le tsar de Russie et la couronne britannique ; les idées impériales et la révolution des États-nations ; les États-nations fondés sur un grand récit historique unitaire et des minorités nationales qui aspirent à la reconnaissance de leurs droits ; le cours impérieux des guerres locales, régionales, mondiales et froide et un brassage incessant des populations qui rend vain tout espoir d’États ethniquement homogènes. Pour ne rien dire des promesses des idéaux démocratiques européens et du cynisme des puissances face à leur «Orient compliqué».
 

 


Ce premier volume traite des Empires byzantin et ottoman, de leurs caractéristiques et de leur legs dont les rejeux marquent l’histoire de la région jusqu’à la révolution jeune-turque de 1908.
 
 
Tome 2: Des guerres balkaniques de 1912-1913 aux années 1950 (800 pages)
 
Pourquoi une telle somme?
Parce que dans cet Orient de l’Europe, où les passés byzantin et ottoman ont lié les vieilles identités religieuses aux nouvelles identités nationales, a éclaté le premier conflit mondial.
Parce que les faiblesses économiques héritées de l’histoire ont rendu les structures politiques importées d’Europe occidentale particulièrement vulnérables à la crise de 1929 et à la diffusion de régimes totalitaires dans les années 1930.
Parce que géographie et politique expliquent tout à la fois une occupation allemande particulièrement sauvage en Grèce et en Yougoslavie, puis la transformation de la région en un des points chauds de la guerre froide.

D’une guerre l’autre, ce deuxième volume conduit le lecteur du refoulement de la puissance turque hors de l’Europe lors des guerres balkaniques de 1912-1913 et de la liquidation d’un hellénisme d’Asie Mineure deux fois millénaire en 1922-1923, à la constitution, notamment à travers la guerre civile en Grèce, des blocs antagonistes à partir de 1947
 
 
 
Tome 3: Des années 1950 à l'été 2013  (816 pages)
 
Pourquoi une telle somme?
Parce que d’hier à aujourd’hui l'avenir de l'Europe s'est largement joué dans les Balkans, où les puissances occidentales et russe n'ont guère cessé d'intervenir, sans que leurs opinions publiques soient éclairées sur les enjeux.

Ce troisième volume guide le lecteur dans les méandres actuels de la région, depuis la consolidation des démocraties populaires, puis l'effondrement de la dictature militaire grecque jusqu'à l'éclatement du glacis soviétique et les terribles conflits qui s'en sont suivis. Il s'achève sur les espoirs et les désillusions suscités par l'Union européenne – de l'enthousiasme démocratique aux ambiguïtés de la sécession kosovare et aux cures d'austérité brutalement imposées aux peuples.
En définitive, cette somme dessine l'histoire de l'ensemble aux destins indissociables que forment la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro, la Serbie, le Kosovo, l'Ancienne République yougoslave de Macédoine, l'Albanie, la Bulgarie, la Roumanie, la Turquie, la Grèce et Chypre.
Elle est présentement un ouvrage unique.
 
 
 
Mon avis:
 
J'avais commencé à lire le Tome 3 car plus géographe qu'historien , les Balkans et la Grèce contemporaine m'intéressaient plus particulièrement. Finalement les 816 pages du tomes filent très vite au fil de la lecture, les analyses et les parties s'enfilent très facilement. Le mode d'écriture est captivant malgré qu'elle soit celle d'un historien, on ne s'ennuie pas durant la lecture de ce pavé. A tel point que l'on attaque un nouveau tome malgré que l'ordre chronologique n'est pas respecté. J'ai enchaîné avec le 1er tome ensuite.
Pour le tome 3, il faut émettre un bémol sur l'aspect politique qui prend une très large place dans l'ouvrage avec une analyse et un flot d'informations liés aux évènements politiques et les conflits/luttes de partis politiques qui deviennent assez lourds en approchant le XXI ème siècle.
Les parties qui expliquent les conflits Turcs, Ex-Yougoslavie, Kosovo, Chypre sont très utiles pour bien comprendre les tensions dans ces pays.
 
Le tome 1 est moins touché par ces informations de vote et d'élections. La lecture était alors encore plus facile, coulante ce qui explique que j'ai terminé le tome en 1 semaine... Captivant, le tome 1 aborde en 700 pages tout ce qu'il faut savoir sur les Balkans et son histoire. Un ouvrage déterminant et accessible à tous, à condition d'être un minimum intéressé et un peu connaisseur de ces pays!
 
Le tome 2 en cours de lecture semble aborder de la même manière ce XXème siècle fort en rebondissement...
Un travail de titan qui mérite sa place dans la bibliothèque malgré la taille des volumes et le poids du papier!!!
 
Ma note: 7,5/10
 
Impossible de faire mieux, plus compacte, plus complet (2300 pages) et aussi bien écrit compte-tenu de la thématique historique et des complexités qui touchent ces pays...
 
 

ΒΟΛΟΣ ΤΟΤΕ ΚΑΙ ΤΩΡΑ

ΔΗΜΟΓΛΟΥΑΙΓΛΗ, ΒΟΛΟΣ ΤΟΤΕ ΚΑΙ ΤΩΡΑ, , 2006, ΟΛΚΟΣ, 163 σελιδές


Résumé en grec:
 
Βόλος, η πόλη-λιμάνι στο κέντρο της Ελλάδας, σε ίση σχεδόν απόσταση από τα μεγάλα αστικά κέντρα, την Αθήνα και τη Θεσσαλονίκη. Από όποιο δρόμο και να τον πλησιάζει κανείς, αντικρίζει μια σύγχρονη πόλη κτισμένη στο μυχό του Παγασητικού Κόλπου, στους πρόποδες του καταπράσινου ορεινού όγκου του Πηλίου. Και είναι αλήθεια ότι το Πήλιο και η θάλασσα δεν επηρέασαν μόνο με τη φυσική τους αισθητική αλλά συνέβαλαν επίσης στη διαμόρφωση της οικονομικής και κοινωνικής φυσιογνωμίας της πόλης, ιδιαίτερα κατά τις πρώτες δεκαετίες της συγκρότησής της.
 
 
Η πόλη του Βόλου είναι νέα. Δημιουργείται στο πρώτο μισό του 19ου αιώνα, την περίοδο απαρχής της εμφάνισης του αστικού φαινομένου στην Ελλάδα. Ο χαρακτήρας της ήταν αρχικά εμπορικός, αφού τον κυριότερο λόγο κατοίκησης αποτελούσε η ύπαρξη φυσικού λιμανιού που εξυπηρετούσε τα εμπορικά συμφέροντα των πρώτων οικιστών, μιας ομάδας εμπόρων, με προέλευση το Πήλιο αλλά και τα γνωστά τότε κέντρα του παροικιακού ελληνισμού.
Έως αυτή την περίοδο, στην ευρύτερη περιοχή λειτουργούσαν δύο πόλοι που συγκέντρωναν το σύνολο των δραστηριοτήτων: το φρούριο, στη σημερινή συνοικία των Αγίων Θεοδώρων, έδρα της οθωμανικής διοίκησης, και οι οικισμοί του Πηλίου, σημαντικά κέντρα του νεοελληνικού διαφωτισμού. Η δημιουργία του Βόλου, με βασικό σκοπό την εμπορική εκμετάλλευση του λιμανιού, οδήγησε στην υποβάθμιση των παραπάνω πόλων και ανέδειξε την πόλη σε οικονομικό κέντρο της Θεσσαλικής ενδοχώρας κατά τις πρώτες δεκαετίες μετά την ένταξη στο ελληνικό κράτος, το 1881.
 
Résumé en français:
 
Volos, cette ville-port situé au centre de la Grèce, localisée à égale distance  entre les deux grandes agglomérations: Athènes et Thessalonique. Venant de toutes les routes, chacun peut découvrir une ville contemporaine construite au bord du Golfe Pagassétique, aux pieds des montagnes verdâtres du Pélion. Il est vrai que le Pélion et la mer n'ont pas que des répercussions sur la beauté du site mais ces deux éléments ont des conséquences sur la physionomie de la ville d'un point de vue économique et sociale. Il est encore plus vrai depuis les premières décennies suivant la création en municipalité unifiée.
La ville de Volos est nouvelle. Elle s'est construite à la première moitié du XIXème siècle, pendant la période du développement des premiers phénomènes d'urbanisation en Grèce. Son caractère était premièrement tourné vers le commerce grâce à l'existence du port qui permettait à des populations de vivre des échanges et du commerce avec des produits locaux provenant du Pélion et de quelques autres centres urbains reconnus en Grèce.
Jusqu'à cette période, deux territoires séparés fonctionnaient et se développaient individuellement: le centre historique situé dans le quartier actuel de Agios Theodoros, siège de l'administration ottomane; et les villages du Pélion qui étaient des centres important de la renaissance néo-hellénique.
La création de de Volos a pour objectif principal l'exploitation commerciale du port, celui-ci s'est développé et a vu la croissance des centres cités avant. Elle est devenue une ville comme le centre commercial de la Thessalie durant les premières décennies après la création de l'Etat Grec en 1881.

Mon avis:

Cet ouvrage est principalement un recueil de photographies présentant Volos au cours du XIX-XXème siècle et celles correspondantes de nos jours. Les clichés sont identiques et offrent un regard sur l'évolution de la ville, le changement de son visage et de ses formes urbaines. Les notes qui parsèment le recueil sont très intéressantes et renseignent le lecteur sur des aspects historiques importants pour mieux comprendre la ville, le contexte économique, social et politique de la photo.
Un ouvrage agréable pour tous les amateurs de cette région de la Grèce.

Ma note: 7/10
 
 
 
 

mercredi 20 février 2019

Jean BETHEMONT, Géographie de la Méditerranée

Jean BETHEMONT, Géographie de la Méditerranée, Armand Colin, Paris, 2008, 352p


Résumé:

Méditerranée : une mer identitaire, essentielle aux cultures qui l’ont en partage et qui en tirent maint trait commun, mais de dimension bien modeste à l’échelle planétaire ; un espace auquel relief et climat confèrent une certaine unité mais qui, bordé par trois continents, est parcouru de lignes de partage : entre civilisations, entre riches et pauvres, entre États aux dynamismes démocratiques variés. Une mer presque fermée par la nature mais ouverte sur les océans et fonctionnant comme la plaque tournante de tous les commerces et trafics. Un cadre de migrations et de rencontres, mais aussi d’exclusion et de confinements ; une zone d’échange de marchandises et d’idées, mais également de tensions nourries de conflits de croyances autant que d’intérêts. 


Rendre compte de la manière la plus exacte et pondérée de cette unité/diversité des pays méditerranéens est le défi qu’a su relever cet ouvrage, devenu un classique.
Cette 3e édition actualise et corrige le tableau pour tenir compte des phénomènes et faits marquants de ces dernières années, sous les angles notamment géopolitique et environnemental.

L'avis d'Hugonie Hérard :
https://www.persee.fr/doc/ingeo_0020-0093_2001_num_65_4_2783_t1_0383_0000_1

 
Mon avis:
 
 
Acquis en 2001, cet ouvrage universitaire m'avait captivé malgré qu'il soit profondément un recueil scientifique. Les analyses sur les grandes problématiques de ce vaste territoire sont expliquées et claires pour que l'étudiant comprenne les leviers et les problèmes d'aménagement qui font face aux sociétés.
 
Ma note: 6/10

 

Festival du Livre des Balkans (9ème édition)

Il est un de ces festivals que j'ai longtemps souhaité assister, déjà en 2013 j'avais tenté le déplacement de Thessalonique pour Paris mais faute de disponibilité je n'avais pu m'y rendre. Et chaque année, je remettais ma présence à l'année suivante.
 
Nous sommes aujourd'hui en 2019 et à la 9ème édition avec "Bucarest" à l'honneur de cette édition. Entre temps, j'ai du laisser passer Sarajevo, Istanbul, Thessalonique...
 
Je vais enfin pouvoir m'y rendre et disposer d'un petit stand pour présenter les quelques ouvrages en français ou grec des auto-éditions Hirio Warc'hoaz :
Ces Balkans qui me parlent (Fr), La danse des douaniers (Fr), Thessaloniki Lions Rugby (Gr), Urbalkans, essai de dessin cartographique  : 47 plans de villes des Balkans (sortie prévue en avril 2019).
 
Dans mes rendez-vous, j'aurais à cœur de rencontrer Nicolas Trifon et Luan Starova. J'attends de découvrir les autres auteurs et revenir à quelques ouvrages dans ma besace samedi 13 avril en quittant Paris!
 
Le samedi 13 avril, il y aura également une rencontre avec les écoles balkaniques dont les écoles grecques, turques et bulgares...
 
 
Voici le programme 2019 issu du site: http://livredesbalkans.eklablog.com/



VENDREDI 12 AVRIL14h  Ouverture du Salon15h  Carte Blanche des éditeurs  Signatures des auteur-e-s
.         CROATIE MOLDAVIE KOSOVO BULGARIE Ex-YOUGOSLAVIE        Robert Perišić Les turbines du Titanic éditions Gaïa Tatiana Tibuleac L’été où Maman a              eu les yeux verts éditions Les Syrtes  Richard Tchélébidès Chroniques bellevilloises éditions                    L’Harmattan  Arta Selti Nimbes éditions Fauves   Athanase Popov Histoire slavo- bulgare de                      Paisij de Hilendar  Henri Jacolin L’ambassadeur et le siège éditions Fauves                                   Musa Jupolli Mon Kosova éditions Fauves   Sonia Ristic Les fleurs du vent éditions Intervalles

17h  Présentation par le Jury des Etudiant-e-s des ouvrages concourant pour
        le PRIX du SALON
 
18h   Table ronde "Portrait de Bucarest ville mosaïque"  animé par Cristina Hermeziu          Anton Laub Mobiles churches editions Kehler 
         Ioana Iosa
  Bucarest, emblème d’une nation éditions PUR
         Cécile Folschweiller
et A.Roman Promenades littéraires à Bucarest  éditions Non Lieu   …               Andreea Badea La traversée de nos rêves éditions Mazarine 
 
19h30 Séance de dédicaces
 
20h    Présentation de l’exposition de photographies d’Ornela Vorpsi en présence
          de l’auteure et dédicaces signatures
 
SAMEDI 13 AVRIL
10h     Rencontre avec des écoles balkaniques de Paris et de la région parisienne              Découverte en langue originale et en français d’auteurs balkaniques avec l’école de langue bulgare                  "Cyrille et Méthode"  l’école de langue turque "De La Seine Au Bosphore" et l’école grecque de
              Chatenay Malabry
             14h     Carte Blanche des éditeurs  Signatures des auteur-e-s
          
ALBANIE ROUMANIE BULGARIE
            Jean PAUL Champseix pour Kadaré éditions E.Champion Luan Rama pour L’épistolaire de                 Zarate  Sébastien Vilmot pour Albanie la solitude du destin Jan Mysjkin pour  Les                     musées littéraires de Iasi  Michel Ionascu pour Turbulences balkaniques  éditions l’Harmattan                   Dimana Trankova pour  la caverne vide éditions Intervalles
16h     A/R Paris-Balkans  café littéraire animé par Nicolas Trifon
  avec                                  Jasna Samic pour Les contrées des âmes errantes éditions MEO scarlet  
           Luan Starova
pour Le Paris d’Omer Kaleshi éditions Académie de Macédoine
           Marie-Christine Navarro DE-SO-LA-TION


17h     
Séance de dédicaces

18h     
Carte Blanche à Lionel Duroy pour Eugenia éditions Julliard

19h     
Séance de dédicaces

20h30   Annonce du Prix du Salon du Livre des Balkans et du Prix du Public


21h     Clôture du Salon
 
 
 
 

mardi 12 février 2019

Jean-Arnault DERENS et Laurent GELIN, Comprendre les Balkans

Jean-Arnault DERENS et Laurent GELIN, Comprendre les Balkans, Non Lieu, 2007, 176p.


Résumé:

Cette nouvelle édition est la troisième mise à jour d'un classique des sciences humaines, mise à jour indispensable à l'heure où l'Europe s'apprête à commémorer le Centenaire de la Première Guerre mondial, dont la cause aurait été l'assassinat de l'archiduc François-Joseph à Sarajevo. Quelle est la situation des Balkans occidentaux aujourd'hui ? Nationalisme pan-albanais, avenir de la Bosnie-Herzégovine, inté­gration européenne.
 
 
Vingt ans après la dislocation de la Yougoslavie, les Balkans font toujours actualité et demeurent un enjeu de taille pour l'Europe en construction. Conflits permanents, revendications territoriales, poudrière nationaliste, « mosaïque ethnique ». Les Balkans seraient-il condam­nés à d'endémiques violences ? Serait-il impossible de comprendre cette région « si compliquée » ? Carrefour de langues, de peuples, de religions, mais aussi théâtre de l'affrontement des « grandes puissances », les Balkans ont connu une évolution historique singulière qui permet de comprendre les enjeux du présent. Jean-Arnault Dérens, historien et journaliste, est l'un des meilleurs spécialistes mondiaux des Balkans. Fondateur du site d'informations en ligne, le Courrier des Balkans, il est correspondant pour Le Monde, Le Soir (Belgique), La Tribune de Genève, Mediapart, RFI et France Inter.Laurent Geslin, journaliste, est spécialiste des pays de l'Est. Il est le correspondant du Monde diplomatique pour l'Ukraine et la Moldavie.
 
Mon avis:

Cet ouvrage est indispensable pour disposer d'une connaissance générale sur les Balkans et comme l'énonce clairement le titre, pour les comprendre. Les auteurs divisent le contenu en trois parties qui est pertinente pour une bonne compréhension des enjeux et ce qui a engagé la situation si particulière dans cette région de l'Europe. Tout d'abord, un retour sur le passé historique s'impose avant d'évoquer les évènements récents qui ont frappé les Balkans et l'ex-Yougoslavie. Enfin, une mise en perspective intéressante et une analyse posent les problématiques pour l'avenir avec l'élargissement de l'UE, l'OTAN, le TPIY...
Le tout est agrémenté de focus spécifiques sur des thématiques ou problématiques particulières concernant certains peuples, pays, identités, conflits... qui ajoutent encore plus à la compréhension de ces territoires. Un recueil riche et très lisible, une écriture aisée pour un livre à mettre dans toutes les mains.

Ma note: 7/10
 
 

lundi 11 février 2019

Georges PREVELAKIS, Qui sont les Grecs?

Georges PREVELAKIS, Qui sont les Grecs?, CNRS Editions, 2017, 184p


Résumé:

La Grèce constitue une énigme pour l’Occident. À chaque fois qu’on a pensé que le peuple grec était définitivement sur la voix de la modernisation, la situation s’est dégradée, comme depuis 2010. Jamais la confiance en l’avenir de la Grèce n’a été aussi basse, jamais on ne s’est autant interrogé sur l’identité grecque.
 
 
C’est pendant de tels moments de crise que se révèle l’ambivalence de la relation entre la Grèce et l’Occident. On passe de l’admiration béate pour le « berceau de la démocratie » au mépris, parfois même à la colère. Ce décalage entre représentation et réalité est la source de la plupart des problèmes grecs, internes et externes. En sept ans, la crise a montré qu’elle ne peut pas être résolue par des simples approches économiques, sans une révision des idées reçues, sans la prise en compte de structures et de comportements enracinés dans l’histoire et la géographie.
En dévoilant les atouts d’un « néohellénisme » disposant d’importants réseaux diasporiques, maritimes et religieux, ce livre échappe à une historiographie romantique et indique les ressources de la Grèce face à une Europe en train de redéfinir sa relation avec « les Autres ».
 
Avis de Julien Baldassara (Le Monde Diplomatique):
 
Comment l’identité grecque s’est-elle construite ? Pour répondre à cette question, Georges Prévélakis déroule le fil de l’histoire longue, de la création d’un État indépendant au XIXe siècle jusqu’à la « période faste » qui débute en 1981 avec l’adhésion du pays à la Communauté économique européenne (CEE) et s’achève avec la crise politique actuelle. Le chercheur, spécialiste des réseaux, des diasporas et des territoires, analyse les configurations géographiques, économiques et géopolitiques du pays et la manière dont elles évoluent au fil du temps. Affiché dès l’introduction, l’objectif est limpide : il s’agit de déconstruire les stéréotypes sur l’identité grecque et de restituer l’ambivalence des liens qui unissent la Grèce à l’Occident et à l’Europe. Néanmoins, l’ouvrage tend parfois à reproduire l’essentialisme qu’il entend combattre : à plusieurs reprises, l’auteur décrit « les Grecs » comme un bloc monolithique : « Ils avaient le sentiment que tout leur était permis, que leurs dérives de laxisme, de consommation et d’irresponsabilité n’avaient aucune conséquence. »
 
Mon avis:
 
Un titre qui interloque et qui éveille fortement la curiosité! Au final, on est détourné de notre attente avec une partie théorique sur les aspects iconographiques sociaux, politiques, culturels. Cette partie théorique est lourde et on se retrouve assez rapidement lâché ... J'ai beau être concerné et habitué de ces thématiques, je n'ai pas accroché à l'ouvrage malgré tout l'intérêt que j'ai pour le sujet et l'auteur dont j'ai pu lire plusieurs fois dans ses discours de géopolitique.
 
Personnellement, je n'ai absolument pas accroché mais heureusement le dernier tiers m'a permis de raccroché un peu. Mon avis est plutôt négatif et je regrette un titre d'ouvrage aussi captivant pour un contenu qui soit aussi décalé dans son approche. L'histoire est nécessaire et intéressante à contextualiser pour comprendre la suite, mais l'auteur doit réellement s'accrocher pour venir à bout de ce livre.
 
Ce livre est celui qui m'a le plus déçu dans son écriture et son approche.
 
Ma note: 4/10
 

Alexia KEFALAS, La méthode grecque: Survivre à la crise

Alexia KEFALAS, La méthode grecque: Survivre à la crise.

Résumé:

Dans le bouleversement de la crise économique, financière et sociale, qui ronge la Grèce depuis mai 2010, tout s'accélère. Au quotidien, la population exsangue ne vit plus qu'au rythme des nouvelles taxes, des ponctions brutales des salaires ou des retraites. A l'heure où l'austérité s'impose dans toute l'Europe, la communauté internationale s'est-elle interrogée sur les conséquences des multiples cures de rigueur imposées aux Grecs ?
 


 Ce livre démonte tous les mécanismes qui ont plongé la Grèce dans la crise : la soudaine prospérité avec l'entrée dans la CEE, la corruption des élites, mais aussi le poids de la tradition, des partis politiques, ou même des clubs de foot ou de la musique. En Grèce, aujourd'hui, tout a changé. Jusqu'au vocabulaire, qui change avec la crise. Quand quelque chose est parfait on dira : " C'est Moody's A " à l'image du triple A de la célèbre agence de notation, ou encore " Ca ne va pas ? Tu as attrapé le FMI ? ". D'autres expressions sont devenues risibles comme " Baissez la musique, j'ai du travail demain ! ", ironique quand un Grec sur quatre est au chômage.

Puis il y a les afthaireta, tout ce qui n'est ni vraiment légal, ni vraiment interdit, comme 70% des constructions, bâties sans permis de construire, comme ces métiers fantômes ou ces emplois fictifs qui aident les Grecs à survivre à la crise... " Mais comment peut-on être Grec ? " dirait un Montesquieu moderne. Réponse : et si la Grèce était un miroir qui nous renverrait à notre propre avenir ?

Mon avis:

Un bon livre qui résume les idées et remet en place les éléments ayant eu leurs rôles dans le déclenchement de la crise grecque: crise économique mais pas seulement. La journaliste aborde les grandes thématiques qui ont contribué à cette situation en Grèce. Elle apporte en plus de son analyse, la connaissance de la société grecque et de ses comportements pour mieux expliquer à un public extérieur, les raisons des dérives.
 
Le récit d'Alexia Kefalas permet de remettre plus objectivement les points déterminants dans le déclenchement de la crise et ainsi elle ouvre son propos sur comment le Grec aujourd'hui doit fonctionner et comment il s'adapte face à cette période où les contraintes et privations organisent les modes de fonctionnement de la population.
 
Ma note: 6,5/10

 

samedi 9 février 2019

ΜΕΙΟΝΟΤΗΤΕΣ ΣΤΗΝ ΕΛΛΑΔΑ, ΕΤΑΙΡΕΙΑ ΣΠΟΥΔΩΝ ΝΕΟΕΛΛΗΝΙΚΟΥ ΠΟΛΙΤΙΣΜΟΥ ΚΑΙ ΓΕΝΙΚΗΣ ΠΑΙΔΕΙΑΣ, 2002.

ΕΠΣΙΤΗΜΟΝΙΚΟ ΣΥΜΠΟΣΙΟ, ΜΕΙΟΝΟΤΗΤΕΣ ΣΤΗΝ ΕΛΛΑΔΑ, ΕΤΑΙΡΕΙΑ ΣΠΟΥΔΩΝ ΝΕΟΕΛΛΗΝΙΚΟΥ ΠΟΛΙΤΙΣΜΟΥ ΚΑΙ ΓΕΝΙΚΗΣ ΠΑΙΔΕΙΑΣ, 2002, 482p

Résumé:

 Τα πρακτικά από το επιστημονικό συμπόσιο που οργάνωσε η «Εταιρεία Σπουδών» με θέμα «Μειονότητες στην Ελλάδα» στις 7-9 Νοεμβρίου 2002.

 Ensemble des articles du séminaire de recherche organisé par la Société d'Etudes Moraïtis ayant pour thème "Les minorités en Grèce" qui s'est tenu du 7 au 9 novembre 2002.


Mon avis:

Ici, il s'agit d'un recueil d'articles de recherche universitaire en langue grecque exclusivement. Si vous ne parlez pas le grec, dommage il n'est pas pour vous. Si vous êtes locuteur débutant de grec moderne, c'est encore le cas car le caractère universitaire est très fort dans cet ouvrage. Le vocabulaire utilisé est très technique, spécifique qui nécessite à ce que le lecteur soit locuteur courant de la langue grecque avec un intérêt pour ces thématiques.

Pourquoi ce livre dans ce blog? En fait, il s'agit d'un livre que j'ai acheté en 2005 à Larissa dans une petite librairie "trésor" du centre-ville et aujourd'hui fermée. Il s'agissait du seul ouvrage disponible sur la thématique des minorités en Grèce parlant des aroumains, Koutsovalaques, Sarakatsanes et autres Pomaks ou Arvanites...
Cet ouvrage est un collectif d'articles universitaires d'auteurs principalement Grecs. Les articles sont techniques, détaillés et abordent ces thématiques dans un niveau de détails que l'on ne retrouve pas ailleurs ou alors très difficilement !

Quelques sujets qui m'ont particulièrement intéressés alors: La diglossie turcophone en Thrace; L'éducation minoritaire en Thrace comme un champ d'étude: axes culturels de l'étude; Mythes nationaux et constructions historiques dans les groupes hellénophones: l'exemple des Arvanites et des Valaques; Le nom de l'Autre: des greco-bulgares aux Macédoniens locaux; Sur une autre planète: le refus de la société grecque devant les Roms.

Beaucoup de sujets qui touchent la société grecque d'aujourd'hui mais qui évidemment ne voient jamais le jour dans l'actualité, la presse locale et encore moins nationale. Un ouvrage riche mais très complexe dans sa lecture.

Ma note: 6/10


ΥΓ. Για μερικές πληροφορίες, μπορώ να περιγράψω περισσότερα το βιβλίο και τι αναφέρει σε σχέση με τις μειονότητες στην Ελλάδα....

Michel SIVIGNON, Une Géopolitique de la violence

Michel SIVIGNON, Une Géopolitique de la violence, Belin, 2009, 207p.

Résumé: 

Devant les dix années de violence extrême qui se sont déroulées dans les Balkans, l'opinion occidentale manque de repères. D'une part, elle souhaite vivement rester à l'écart d'événements dont elle comprend mal le déroulement et la logique, mais en même temps, elle constate que, dans le cadre de l'OTAN et de l'UE, des troupes venues des diverses armées européennes sont engagées durablement dans le conflit. Ensuite et de façon paradoxale, au moment où le scepticisme monte vis-à-vis de l'UE, tous les États des Balkans se pressent à sa porte. Enfin, et comme le montre l'actualité récente, cette histoire n'est pas finie et les braises couvent sous la cendre. L'auteur, après avoir analysé l'histoire récente - l'indépendance du Kosovo en 2008 et la guerre des Balkans (1991-1999) - retrace l'originalité historique des Balkans. Seule région de l'Europe où un empire extérieur, non européen, a disputé aux nations européennes une part du continent dans une période récente, c'est aussi la seule région où les Européens n'étaient pas maîtres chez eux mais dépendaient d'un centre extérieur, en l'occurrence Istanbul, capitale de l'Empire Ottoman. Cette histoire particulière en fait l'unique région d'Europe qui fut partiellement islamisée, après avoir été partagée entre un christianisme occidental et un christianisme oriental. L'auteur nous éclaire également sur les nations balkaniques elles-mêmes, pour qui la domination ottomane a été vécue comme illégitime et néfaste, la Turquie ayant coupé l'Europe balkanique des contacts avec l'Ouest alors que se développaient la Renaissance et les Lumière.



Mon avis:

Michel Sivignon, géographe français spécialiste de la Grèce s'est tenté à une thématique un peu particulière par rapport à ses thématiques de prédilections. J'étais loin de m'attendre à un tel ouvrage venant de lui et j'aurais plutôt vu une sortie sur les questions de développement ou perspectives de sortie de crise de la Grèce... Non, le professeur de Géographie s'essaye à cette problématique transversale qui a ébranlé la région d'Europe du Sud-Est ces dernières décennies. Il s'y essaie et cela lui réussi, j'ai vraiment apprécié cet ouvrage. Il est clair, illustré, la police est propre de taille suffisante pour se laisser dévorer! Le plan est détaillé et ne laisse aucun peuple sur la touche...Malheureusement. La violence est un sujet qui frappe tous les Etats des Balkans... On a réellement une vision générale, complète et objective des évènements qui touchent les peuples.
De plus, Michel Sivignon, en tant que géographe expérimenté et reconnu, sait illustrer et cartographier les phénomènes et les territoires ce qui ajoute une valeur encore plus importante au discours de ces 200 pages. A lire !

Pour compléter ce livre, vous pourrez parcourir un blog particulièrement intéressant qui aborde la thématique des conflits et guerres... Pas très réjouissant mais profondément ancré dans nos sociétés et notre histoire, l'auteur du blog est une docteure en géographie:  http://guerres-et-conflits.over-blog.com/

Ma note: 8/10
 

Sous la direction de Christophe CHICLET, Bernard LORY, La République de Macédoine

Sous la direction de Christophe CHICLET, Bernard LORY, La République de Macédoine, L'Harmattan, 1998, 191p

Résumé:

Dernière venue dans le concert européen, la République de Macédoine, indépendante pour la première fois de son histoire à l'automne 1991, n'a guère suscité l'intérêt ou la curiosité. Au carrefour des Balkans, la Macédoine a toujours attiré les convoitises. C'est pour cette raison que les auteurs de ce livre ont souhaité faire collaborer des sensibilités diverses, sur des sujets historiques, politiques et culturels.



Mon avis:

Un ouvrage qui constitue avec l'autre recueil "Un pays inconnu, La Macédoine" de Georges Castellan, les livres indispensables pour tenter de comprendre qu'est ce que la Macédoine! Et comme le dite Joëlle Dalègre, il s'agit d'une excellente synthèse sur le sujet de la République de Macédoine ou Ancienne République Yougoslave de Macédoine... En fait, il est à mon sens un indispensable et incontournable ouvrage en français expliquant ce qu'est cet état aujourd'hui en faisant fi de son nom qui est à l'origine de pressions, tensions, haine entre deux états. Organisé en deux parties : L'identité politique  macédonienne et l'identité culturelle de la Macédoine, ce livre est une somme d'articles d'auteurs universitaires principalement originaires des Balkans.
Ce livre est à mon sens un indiscutable outil de compréhension objectif sur les questions culturelles politiques qui arrachent deux peuples victimes des politiques nationalistes. La ferveur des peuples est prisonnière des discours de politiciens. L'ouvrage objectif se tablant sur du factuel a une grande valeur et est riche d'enseignement encore plus aujourd'hui !

A lire pour tout passionné des Balkans et encore plus pour ceux qui s'intéresse aux questions de l'ARYM, du FYROM, de la Macédoine, de la République de Macédoine ou de la Macédoine Grecque...

Ma note: 8/10


Vesna KRSTIC, Balkans!

Vesna KRSTIC, Balkans! Nouveau monde éditions, 2007, 252p

Résumé:

Aujourd'hui, comment doit-on comprendre les événements dramatiques qui se sont déroulés dans l’ex-Yougoslavie, ces vingt dernières années ? Comment décrypter ces conflits ethniques et isolés qui surviennent encore au quotidien dans les Balkans ? Vesna Krstic est journaliste. Née en 1977, elle a vécu son enfance sous le règne de Tito et a connu les guerres de Yougoslavie, de 1989 à 2000, jusqu’au basculement du régime. Témoin direct des drames qui ont secoué cette région, elle décide ici de livrer sa propre histoire et son analyse sur la situation politique et sociologique de cette région. L’ouvrage se présente sous la forme d’un entretien avec José Manuel Lamarque, journaliste spécialisé sur les affaires européennes. Avec lui, elle évoque l’actualité, décrit la politique titiste puis serbe, brosse un long portrait des personnages politiques incontournables (Milosevic, Karazic, Gotovina, Izetbegovic, Tudjman, Mladic...) et décrit longuement les conflits (l’arrivée des forces européennes, puis de l’Otan, les massacres, les bombardements...). Ici, Vesna Krtsic aborde également la question économique et industrielle de l’ex-Yougoslavie, tout comme les problèmes religieux et culturels. Grâce aux nombreux voyages qu’elle a effectués et au cours desquels elle a recueilli la parole de Croates, Bosniaques, Kosovars et Macédoniens, elle donne un point de vue objectif et éclairant sur les mémoires et les attentes des habitants de cette région : à savoir, le désir croate d’intégrer l'Union en 2008, la question de l’indépendance du Monténégro, le problème kosovar et macédono-grec.



Informations ici: http://www.nouveau-monde.net/livre/?GCOI=84736100869500

Mon avis:

Un ouvrage très original puisqu'il s'agit d'un livre recueillant le dialogue ou plutôt les entretiens entre les journalistes Vesna Krstic et José-Manuel Lamarque. Le plan de l'ouvrage aborde un grand nombre de thématiques sur la question des guerres dans les Balkans et surtout l'Ex-Yougoslavie. Par questions-réponses, ce recueil apporte beaucoup d'éléments de réponse sur un sujet complexe mêlant géopolitique et réalité de terrain.
Les 252 pages se lisent d'un trait grâce à cette originalité de l'entretien. Le livre est vivant et on regrette qu'il se termine si vite!

Ma note: 7/10

Sous la direction de Joëlle DALEGRE, La Grèce inconnue d'aujourd'hui, de l'autre côté du miroir

Sous la direction de Joëlle DALEGRE, La Grèce inconnue d'aujourd'hui, de l'autre côté du miroir, L'Harmattan, 2011, 253p.

Résumé:

Un point de rencontre des Balkans et de la Mer noire avec le monde méditerranéen, à la jonction entre monde capitaliste et monde ex communiste, entre "anciens" et "nouveaux" membres de l'Union européenne, la Grèce a vécu 30 ans de changements extrêmement rapides. C'est cette Grèce inconnue que ce livre veut faire connaître, loin des images idéalisées du passé et des caricatures méprisantes d'aujourd'hui.





Mon avis:

Cet ouvrage est un document important pour la bibliothèque d'un géographe spécialisé sur la Grèce. Etant un recueil d'articles d'un collectif d'auteurs, les sujets sont nombreux et parfois très différents et spécifiques voire carrément techniques. Le point commun reste la Grèce et surtout la situation actuelle, le pays aujourd'hui.

Comme souvent , ces ouvrages très universitaires mêlent les sujets mais sont rarement des articles homogènes dans l'écriture, dans la remise du contexte, dans l’approfondissement de l'étude. C'est le cas de cet ouvrage où Joëlle Dalègre alimente largement cet ouvrage de ses travaux. Ils sont précieux pour le géographe, ils sont très pragmatiques et exposent concrètement les entreprises, le système sociétal en Grèce par des exemples, des noms, des faits d'actualités qui ont pu faire les gros titres de la presse grecque. 

Quelques autres articles sont moins captivants et sont issus de recherche spécifiques ou la lecture se révèle plus fastidieuse... 
Un ouvrage qui apporte ses informations qui me semble incontournable à tout passionné du pays qui souhaite mieux comprendre le pays et le fonctionnement de la société.

Ma note: 6,5/10


Joëlle DALEGRE, La Grèce depuis 1940

Joëlle DALEGRE, La Grèce depuis 1940, L'Harmattan, Etudes Grecques, 2006, 254p

Résumé:

La Grèce de 1940, c'est un pays socialement, économiquement et politiquement "en voie de développement", la Grèce de 2005, c'est un Etat européen démocratique, qui attire des centaines de milliers de travailleurs étrangers et qui vient d'accueillir les Jeux Olympiques. Son entrée dans la CEE en 1981 a inauguré une ère nouvelle, ce n'est plus le pays pauvre de 1941, ni le paradis exotique des Zorbas des années 1960 ; les adolescents grecs comme les touristes étrangers imaginent difficilement le chemin parcouru en un demi-siècle.




Mon avis: 

Il s'agit d'un autre ouvrage qui éclaire le lecteur en quête de repère historique et quelque peu objectif sur la situation du pays après la seconde guerre mondiale. Joëlle Dalègre, grande spécialiste de la Grèce sur l'approche historique, met entre la main du lecteur un outil accessible pour mieux appréhender les grands évènements historiques en Grèce. 
Ce livre est recommandé pour tous, j'ai particulièrement apprécier le plan de lecture avec la séparation des paragraphes par grande entité ou grande question comme "la prospérité économique 1950-1974", "le problème chypriote"  ...

D'ailleurs ces sujets qui vous intéressent sont disponibles en détails dans des ouvrages historiques plus techniques tels que la trilogie d'Olivier Delorme sortie en Folio Histoire "Les Grèce et les Balkans III".

Joëlle Dalègre tente d'être objective en présentant l'histoire contemporaine de la Grèce et donne les clés de lecture pour mieux comprendre ce qui arrive aujourd'hui au pays. C'est un sujet qui est repris encore plus dans l'ouvrage de la journaliste franco-grecque Alexia Kefalas "La méthode grecque, Survivre à la crise"...

Ma note : 7/10

Nicolas TRIFON, Les Aroumains, Un peuple qui s’en va

Nicolas TRIFON, Les Aroumains, Un peuple qui s’en va, Edition Acratie, 2005, 480 pages. (isbn : 2-909899-26-8) 

Résumé par Jean-Arnault Dérens:

Dans la configuration nationale des Balkans, les Aroumains occupent une position tout à fait spécifique. Ce peuple de bergers semi-nomades et de commerçants, historiquement concentré dans le massif du Pinde, dans le nord de la Grèce, ainsi qu’en Albanie et en Macédoine, a conservé comme un trésor précieux sa langue, d’origine latine, proche mais différente du roumain. A partir de la seconde moitié du XIXe siècle, les Aroumains ont développé un mouvement national, comme tous les autres peuples des Balkans. Cependant, ce mouvement n’a jamais exprimé de revendication territoriale ni étatique. Perçus en Roumanie comme des « Roumains du sud du Danube », vus par la Grèce comme une composante de l’hellénisme, les Aroumains représentaient donc une exception, et même une « anomalie », quand les Etats-nations affirmaient leurs prétentions exclusives dans les Balkans.


Nicolas Trifon rassemble ainsi l’essentiel des connaissances sur l’origine des Aroumains et leur histoire, jusqu’au renouveau culturel de ces dernières années. Inscrivant son propos au cœur des débats sur le phénomène national, il démontre la place singulière de ce « peuple en trop », au regard des critères dominants depuis le XIXe siècle. Une pièce souvent cachée, mais essentielle, de la mosaïque balkanique.

Jean-Arnault Dérens

Mon avis:

Cet ouvrage, je l'avais acquis en 2005 car j'étais réellement intéressé par les minorités vivant en Grèce. Le sujet des Valaques, Koustovalaques, Aroumains...etc était une problématique qui m'attirait tout comme les Pomaks, Arvanites et autres Sarakatsanes. La différence est que la langue des locuteurs est au centre de ces questions de minorités autres que Sarakatsanes qui n'ont pas de langue identitaire autre que le grec moderne (démotique).

Nicolas Trifon est LE spécialiste francophone sur ce sujet, son ouvrage polémique sur la question de la disparition prochaine et annoncée de ce peuple à la langue particulière (issu à l'origine des langues roumaines). L'ouvrage est particulièrement captivant sur le sujet, documenté, vaste et n'oublie que peu de thématiques liées à la question aroumaine. La bibliographie est très utile et emmène vers des auteurs étrangers qui eux aussi apportent des éléments précieux pour comprendre le peuple Aroumain, ses origines et ses perspectives de survie. L'outil cartographique et les études de l'auteur sont précieuses, la lecture est très instructive et on est vite captivé par le sujet.
On s'attache rapidement à ce peuple via les pages de l'ouvrage, la cartographie et les études complémentaires de quelques auteurs dont Pr.Béis donnent toute l'envergure de ce sujet qui évidemment n'est pas dévoilé dans l'actualité de la société grecque.

Pour les intéressés, il existe quelques autres ouvrages de Nicolas Trifon et un recueil de chansons bilingues (franco-grec) koutsovalaques de Thessalie qui permettent de poursuivre la réflexion sur le patrimoine Aroumain: Samuel BAUD-BOVY, Les chansons aromounes de Thessalie, Ekdotikos Oikos Adelfon Kyriakidi, Thessaloniki, 1990.

Ma note: 8,5/10

vendredi 8 février 2019

Nicolas BLOUDANIS, Histoire de la Grèce moderne 1828-2012

Nicolas BLOUDANIS, Histoire de la Grèce moderne 1828-2012, L'Harmattan , Collection Historiques , 2013, 240 p.

(ISBN : 978-2343015903)


 Mythes et réalités : une vision décapante de l’histoire grecque moderne, débarrassée de ses clichés nationalistes





L'histoire de la Grèce moderne est assez mal connue à l'étranger, victime de sa « soeur aînée », celle de l'Antiquité... Cet ouvrage ambitionne de la faire connaître, dans ses principaux aspects et de la manière la plus objective possible. Il tente de retracer l'itinéraire d'un pays qui a parcouru un chemin considérable depuis sa naissance jusqu'à la grave crise économique et sociale qui la secoue depuis 2009.


Mon avis


Cet ouvrage est un bon recueil pour disposer des connaissances nécessaires pour déchiffrer l'histoire contemporaine de la Grèce. La lecture est plaisante et claire, l'historien offre un résumé abprdable pour tous. C'est un  premier livre pour s'initier à l'histoire de ce pays... Il faudra se doter d'un nouvel ouvrage plus technique pour approfondir sa connaissance.

Ma note: 6,5/10

mercredi 6 février 2019

Michel SIVIGNON, La Thessalie analyse géographique d'une province grecque

Michel SIVIGNON, La Thessalie analyse géographique d'une province grecque, IER Lyon, 1975, 572p.

Une critique du "maître Bernard Kayser", géographe de renom en géographie rurale et spécialisé sur la Grèce qui analyse la thèse publiée de Michel Sivignon. Il est intéressant de lire cet article publié dans les études rurales...


Mon avis :

Il s'agit d'une thèse de doctorat publiée en 1975 et issue d'un long travail de terrain avec en éléments de contexte un pays européen qui souffre encore d'un retard économique sur ses voisins européens. La Grèce est ce pays très fortement représenté par le secteur agricole et un développement timide du secteur secondaire. 


Il est d'autant plus remarquable que l'étude est réalisée au sein d'une province ou région qui est représente une forte activité agricole à l'échelle du pays.

L'ouvrage est celui d'une étude géographique dans toute sa grandeur avec un plan tout à fait classique d'un chercheur géographe. Le travail est méticuleux et détaillé avec une démarche scientifique tout à fait remarquable mais qui peut lasser tout lecteur non-habitué à ce type de lecture. Les données et chiffres s'enchainent, l'auteur tente d'animer son discours à l'aide de cartes et d'illustrations pour égayer le document. Mais, c'est bien un travail de Géographie au sens noble du terme.

Les plus passionnés et les plus téméraires pourront en venir à bout, les autres pourront se lasser rapidement de cette somme d'informations qui se succèdent sur près de 600 pages.

PS: Petit clin d'oeil, ma thèse dans la bibliothèque comporte une petite dédicace de Michel Sivignon à Bernard Kayser en référence à son hébergement à Athènes en 1963... Collector!

PS2: Je me rappelle de la remarque aigre de Mr Sivignon lors de ma soutenance de mémoire de Master quant à la mauvaise reprise des éléments bibliographiques de sa thèse. Elle avait quelque peu ternie ma présentation orale après cet honneur d'avoir son regard sur mon travail de géographie de la Grèce, en région Thessalie (Mont Pélion)...

Ma note: 6/10

Régis DARQUES, Salonique au XXe siècle

Régis DARQUES, Salonique au XXe siècle, CNRS Éditions, Collection Espace et Milieux, 2000, 392p.
(ISBN : 2271056608)               
Résumé (extrait d'un commentaire de David Carasso, Cosmopolis.ch, 2000):

De la cité ottomane à la métropole grecque

Le 26 octobre 1912, après plus de quatre siècles de domination turque, Salonique redevient grecque. une ère nouvelle s’ouvre avec la fin de la première guerre balkanique qui libère la ville pour la rendre à ses occupants premiers. Cet événement inaugure une série de transformations majeures. C’est le début d’une grande entreprise de « colonisation intérieure ».

Comment la cité ottomane cernée par ses antiques murailles a-t-elle progressivement évolué vers la métropole moderne d’envergure internationale que l’on connaît aujourd’hui, forte de son million d’administrés ? De la ville à l’agglomération puis à la région urbaine finale, comment le double processus d’expansion et de restructuration s’est-il appliqué à l’espace urbain et à la population locale ?




La cité cosmopolite du début du siècle s’est effacée par étapes successives. La mosaïque de populations juive, slave, turque, valaque, albanaise, arménienne a été remplacée par un flot d’immigrants et de réfugiés hellènes issus d’horizons proches ou lointains, dans un va-et-vient incessant de mouvements migratoires contraires. L’exode rural et les retours migratoires d’Allemagne ont entraîné une densification des constructions, et une expansion périphérique remarquable. Pourtant, la refonte du bâti, les aménagements multiples et le déferlement de l’urbanisme « néo-hellénique » n’ont pas fini d’effacer les traces de la capitale économique de la Turquie d’Europe, et d’en faire une ville sans histoire ou sans mémoire.

Déclarée capitale culturelle de l’Europe en 1997, distante d’une quarantaine de kilomètres de la frontière slavo-macédonienne, Salonique s’établit en avant-poste européen face à une péninsule balkanique soumise à de nombreuses vicissitudes : difficultés économiques graves, conflits ethniques ouverts ou latents, rouages politiques bloqués ont fait fi des espoirs de renouveau perceptibles au début de la décennie 1990.

« Le concept de la tutelle d’Athènes est parfaitement saisi avec sagacité et astucieusement présenté. L’évocation du point de vue avancé par P. Risal (Joseph Nehama) dans son ouvrage La ville convoitée qui vient d’être traduit en grec, vient très à propos. Le démembrement de l’Empire Ottoman a privé Salonique de son hinterland reléguant son port en second rang au profit du Pirée. Maintenant que les passions patriotiques se sont apaisées et que le regroupement régional est de mode et surtout imposé par des intérêts communs, il semble que Salonique puisse devenir le siège d’une association Balkanique avec les Directions des Services Financiers, Economiques, Commerciaux et Culturels, son port viendra au premier rang. Le Thermaïque prendra revanche sur l’Attique.

L’incendie de 1917, l’arrivée de réfugiés, l’anéantissement de la Communauté Israélite, la reconstruction, l’imbroglio des propriétés foncières et d’autres sujets fort intéressants sont traités avec compétence, perspicacité et objectivement, malgré les entraves de l’Administration pour faire disparaître certaines bavures politiques qui portent atteinte à l’image de la vie sociale et culturelle de la ville. » 


Mon avis:
 
 Cet ouvrage est L'OUVRAGE à disposer dans sa bibliothèque de géographie de la Grèce contemporaine. Il s'agit d'une publication issue de la thèse de doctorat de Régis Darques, c'est une référence rare concernant la littérature spécialisée sur une telle agglomération en Grèce. L'étude est fournie et d'une grande qualité issue de recherches approfondies dans les archives locales en langue grecque dans la ville de Thessalonique.

Le contenu de l'ouvrage lève des informations riches et rares sur l'histoire d'une ville si complexe et si passionnante dans son héritage. Le travail effectué sur les titres de propriétés, les archives historiques et le très bon travail de cartographie par système d'information géographique donnent une grande valeur à cette recherche et apporte une compréhension certaine pour tout passionné de ce pays et de son histoire contemporaine.

Enfin, on peut noter la qualité de la publication qui a su attirer les éditions du CNRS et la collection Espaces et Milieux et s'invite auprès d'autres ouvrages référence tels que "La Japonésie"...

On souhaiterait pouvoir disposer de tels ouvrages plus souvent!

Ma note: 8,5/10