vendredi 15 avril 2022

Alexis Zorba - Nikos Kazantzakis

La popularité de l'auteur m'avait éloigné de ses lectures de peur de retrouver des romans et histoires destinés à un public en quête de "belles histoires". Attiré par la culture et la géographie des territoires, je m'étais désintéressé depuis plusieurs années à disposer d'une de ses œuvres.

Pourtant fin 2021, sur les conseils d'un ami Libanais admirateur de l'auteur, je me surprends à faire l'acquisition non pas d'un mais de deux de ses ouvrages. Alexis Zorba est le premier, le rapport au Gréco, le second.

Publié aux éditions Babel, le roman Alexis Zorba va bien au-delà du célèbre film... En dernière page, il est présenté comme étant un récit philosophique. Je dis oui et c'est ce qui m'a beaucoup plus! Alexis Zorba est à travers une simple rencontre entre le narrateur et ce personnage, le début d'une profonde histoire humaine entre deux personnages bien différents et même antagonistes qui se découvrent, se respectent et s'apprécient.


 

Une histoire forte autour d'un projet d'exploitation d'une mine en Crète, un second projet d'exploitation d'une forêt et de création d'un port pour exporter le bois. Il s'agit là du centre même de l'histoire ou tournent autour, les rapports des deux personnages avec le village, Madame Hortense, une femme au passé tumultueux qui laisse se découvrir aux deux étrangers. Le rapport de l'homme avec les femmes, la bonne chair, les simples plaisirs de la vie sont au coeur du dénouement. 

Profondément philosophique car inspiré sur des idées et des expériences de vie de Zorba, l'histoire est attachante avec une scène se déroulant d'abord au port du Pirée en Grèce avant de se passer en Crète.

Plus de 450 pages glissent ainsi entre vos yeux en quelques jours avec le souhait de connaître la suite. Il s'agit selon moi d'un roman capable d'inspirer plus d'un lecteur comme d'un outil de développement personnel. 

Une lecture loin des documents et récits historiques ou géographiques lus d'accoutumés mais qui mérite tout à fait sa découverte. Une source d'inspiration forte pour qui sait s'ouvrir au monde qui l'entoure et qui sait s'interroger sur son existence dans ce monde!


mercredi 13 avril 2022

Le cahier volé à Vinkovci - Dragan Velikic

 Cet ouvrage est un livre que j'avais remarqué par hasard lors de mon passage dans une grande librairie de ma ville. Les deux termes "Vinkovci" et "Velikic" m'ont tout de suite interpellé sur les consonances balkaniques. Je dois dire que le résumé ne m'a pas vraiment emballé au premier abord et j'ai dû même le relire pour comprendre l'histoire et à quoi je devrais m'attendre...

Après une première partie qui un peu longue à se mettre en route, je commence à m'accrocher au roman vers la centaine de pages. A partir de ce moment là, l'accroche est bonne et je me jette dans la lecture comme un affamé jusqu'à sa fin.

L'histoire aborde le voyage du narrateur entre les différentes régions qui composent la péninsule Balkanique. Sur fond d'histoire, le lecteur est envoyé en Croatie (Pula, Zagreb, Rijeka), Italie (Trieste), Serbie (Belgrade) et Grèce (Thessalonique). Il décrit sa mère comme un fardeau durant sa jeunesse, elle est omniprésente et contrôle tous les faits et gestes de ses deux enfants. Cette mère vit à travers ses enfants, ils sont un moyen de s'exposer, elle est rigoureuse, refuse les plaisirs de la vie et profite de l'absence du père marin pour régler la jeunesse des enfants.

 


 

Durant ce roman, le narrateur revient continuellement sur le personnage de Lizeta Benedetti, sa tante et décrit une quête sur ses traces en tentant de retracer les grands éléments de sa vie entre Trieste et Thessalonique. Il plonge le lecteur dans la vie de l'époque où Thessalonique était cette ville aux carrefours des peuples et des religions, où se côtoyaient Macédoniens, Serbes, Grecs, Juifs et Turcs.

Le narrateur formule quelques avis sur la vie en pays Yougoslave. Il n'y a pas de frontière mais on peut percevoir nord et sud. Tout le monde parle la même langue...

Tous les éléments de contexte sont regroupés dans cet ouvrage avec le train "Orient Express": Vienne-Belgrade-Budapest-Thessalonique"; la grande incendie de Thessalonique en 1917, la langue ladino parlée par les juifs d'origine espagnole et enfin la catastrophe d'Asie Mineure...

Tout y est pour bien comprendre la complexité de cette région multiculturelle, instable par l'histoire et les guerres.

Un roman historique qui captive tout amateur des Balkans et de ces échanges interculturels sur fond d'histoire.