vendredi 13 mars 2020

Gazmend KAPLANI, La dernière page

Gazmend KAPLANI, La dernière page, Editions Intervalles, 2015

Résumé:

1943, Thessalonique. Les Allemands regroupent les Juifs grecs dans le ghetto, organisant des rafles et les premiers convois vers les camps en Allemagne. Léon, qui travaille dans la librairie française de la ville, s’enfuit avec sa famille en Albanie sous de fausses identités. À la fin de la guerre, devenu fervent communiste, il renie ses origines grecques et juives. Son fils Isa, le «  crypto-juif  », suit les traces de son père comme bibliothécaire, mais se trouve bientôt pris dans l’engrenage de la surveillance et des suspicions du régime.


2011, Tirana. Melsi, journaliste et écrivain albanais vivant en Grèce depuis 20 ans, est rappelé d’urgence car son père vient de mourir. Un père avec qui il a pris ses distances depuis la mort de sa mère et dont il ne sait plus grand-chose, sauf que son décès a eu lieu à Shanghai. Mais que faisait-il en Chine  ? Pendant les vingt-deux jours nécessaires au rapatriement du corps, il s’attache à surmonter les tracasseries administratives dont l’Albanie a le secret et à passer au peigne fin l’appartement de son père, où les objets lui semblent des fantômes muets. La découverte d’un cahier marron va pourtant lui dispenser quelques indices sur ce que fut la vie de ce père, dans ce quartier populaire de Tirana où lui-même a passé son enfance, sans se poser de questions ni jamais en poser à ses parents sur leur passé.

Pour aller plus loin (Note de l'éditeur Intervalles)

Dans La Dernière Page, à travers l’évocation d’un fils venu enterrer son père à Tirana, dans une Albanie proche du chaos, Gazmend Kapllani reconstitue l’histoire d’une famille dont la judéité cachée a jonché de secrets les destins de tous ses membres. Il met en scène deux hommes qui se sont ignorés, orphelins de leurs origines, et qui pourtant ont traversé, chacun à sa manière, un siècle mouvementé grâce à leur commune passion des livres et des langues. Il rapproche la déchéance de ces pères bousculés par l’Histoire à celle de l’Albanie pendant et après le communisme. Mais Kapllani met surtout en lumière la dérive de l’Albanie, écartelée entre l’enfer du régime d’Enver Hodja et son délitement actuel, avec le déferlement des poussées nationalistes.
La Dernière Page est un roman pessimiste, lucide, profond, où Kapllani illustre à travers des personnages vibrants d’humanité une détermination parfois désespérée à se construire une identité au-delà des frontières et des bannissements, une identité qui peut s’étayer sur l’amour des livres et des langues. Car « une langue n’appartient à personne », écrivait Kapllani dans Je m’appelle Europe.


Mon avis:

Que dire de ce roman captivant! Je ne suis pas le style de lecteur très attiré par les romans... Je suis un lecteur cherchant la biographie, l'essai historique, l'étude géographique, la recherche d'analyse sur les territoires ou les régions. Par contre, je me suis laissé prendre par le troisième ouvrage de Gazmend.
Après les deux succès précédents, je ne pouvais que me laisser tenter, le risque était maîtrisé.




La dernière page est en fait un roman bâti sur l'histoire, celle des Juifs de Thessalonique que tous les passionnés d'histoire et de géographie de la Grèce comme moi connaissent et qui est un grand pan de l'histoire de la Grèce du Nord et encore plus une période qui a marquée la ville de Thessalonique.
Il s'agit d'une période noire durant la Grèce occupée par les Nazis. Le roman fait un pont avec cette histoire, celle qui a heurtée de plein fouet un grand nombre de familles juives.

Le roman aborde les problématiques d'identité, de culture, des répercussions de l'histoire sur la vie des Hommes, leur relation avec leur parents. L'auteur joue alors sur la thématique de la littérature rattachée aux relations père-fils et leur conflit de communication. Ce 150 pages qui captivent et donnent au lecteur l'occasion de s'évader dans une autre époque, une autre région de l'Europe.


Ma note: 7,5/10

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