vendredi 13 mars 2020

Gazment KAPLANI, On m'appelle Europe

Gazmend KAPLANI, Je m'appelle Europe, Editions Intervalles, 2013

Résumé: 
 
Je m’appelle Europe témoigne de la vie apparemment ordinaire d’un immigré qui s’immerge dans une nouvelle culture. C’est le roman d’une renaissance : découverte d’une autre langue, initiation aux sens cachés derrière les mots et expressions les plus banals, exploration de l’étrangeté fondamentale du statut d’immigré dans une société en proie à de nombreux démons, apprivoisement de l’autre au moment de nouer les premiers liens affectifs dans une nouvelle patrie.
Une curiosité insatiable envers tous ceux qui, comme lui, ont dû s’inventer un nouveau moi, un nouveau présent, amène le narrateur à laisser parfois la parole à d’autres migrants, venus des quatre coins du monde, et qui racontent leurs parcours souvent extravagants, la manière dont ils essayent de se retrouver dans leur histoire personnelle, pleins de désespoir, de résignation ou d’énergie.
Les pages de ce roman comptent parmi les plus subtiles qui aient été écrites sur cette expérience si particulière consistant à changer de langue. Je m’appelle Europe confirme tout le talent que la critique française et étrangère a reconnu à Gazmend Kapllani. Un talent qui fait de lui l’une des voix les plus précieuses de la littérature européenne contemporaine.




Mon avis: 

Après le petit guide de bord des frontières écrit quatre années auparavant, Gazmend Kaplani récidive en 2010 avec cet ouvrage. Tout aussi saillant et brillant, ce livre parle toujours de son expérience d'immigré albanais arrivé en Grèce, après avoir passé la frontière en 1991. Il poursuit son oeuvre littéraire en abordant sa rencontre avec la jeune femme "Evropi" en grec ou "Europe" en français. C'est elle qui l'accompagne dans l'apprentissage de la langue grecque, langue qu'il maîtrise admirablement bien avec la version originale que j'ai lu en 2010. 

Cet ouvrage parle d'immigration en 40 chapitres mais il mêle surtout le témoignage de 9 personnes d'origine étrangère ayant des parcours de vie originaux. Ils ont tous le point commun des langues et des cultures divergentes. Ils sont tous des immigrés, des étrangers, des réfugiés en Grèce. 

Cette lecture, je l'ai appréciée particulièrement lors de mes voyages en train entre la Grèce du Nord et Athènes, alors que les compartiments évoquaient ce cosmopolitisme. Les longues heures du "train bleu" qui regagne la capitale m'ont permis de dévorer ce deuxième ouvrage de l'auteur.
Gazmend fait toujours usage de son humour et son ironie sur la vie et ses analyses.
Il donne surtout un merveilleux hymne pour l'humain, pour la différence, la richesse culturelle, la diversité, le monde et ce melting-pot qui nous environne chaque jour dans les grandes agglomérations.

L'expérience personnelle et ces rencontres argumentent idéalement l'Humain, elles lutent contre ces préjugés et nos idées reçues sur l'autre. Notre regard sur l'immigré est vu sous un autre angle, celui qui le magnifie comme un trésor.

Un livre à lire pour apprécier et retrouver ce qui fait de nous, notre particularité et notre richesse de part nos cultures et nos différences.

 
Ma note:  7/10

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