samedi 14 mars 2020

Velibor COLIC, Manuel d'exil

Velibor COLIC, Manuel d'exil, comment réussir son exil en trente-cinq leçons, Gallimard

Résumé:

«Fraîchement restauré, le foyer de demandeurs d’asile à Rennes me fait penser à mon lycée. Une grande porte vitrée, d’interminables couloirs, sauf qu’ici au lieu des salles de classe on a des chambres pour les réfugiés. Dans le hall central il y a une carte du monde avec les petits drapeaux du pays des résidents. La misère du monde s’est donné rendez-vous à Rennes en cette fin d’été 1992.
Je suis accueilli par une dame aux énormes lunettes. Elle parle doucement en me regardant droit dans les yeux. Je saisis que je vais avoir une chambre simple, pour célibataire, que la salle de bains et la cuisine sont communes et que j’ai droit à un cours de français pour adultes analphabètes trois jours par semaine.
Je suis un peu vexé :
– I have BAC plus five, I am a writer, novelist…
– Aucune importance mon petit, répond la dame. Ici tu commences une nouvelle vie…»
Après avoir déserté l’armée bosniaque, le narrateur se retrouve sans argent ni amis, ne parlant pas le français, dans un foyer pour réfugiés. Dans une langue poétique, pleine de fantaisie et d'humour, Velibor Čolić aborde un sujet d’une grande actualité et décrit sans apitoiement la condition des réfugiés, avec une ironie féroce et tendre. 




Ma critique:

Velibor Čolić fait partie de mes auteurs préférés avec Gazmend Kaplani. Pourquoi? Ils ont tous les deux beaucoup de points communs. Ils écrivent dans une langue qui n'est pas leur langue maternelle. Grec et Français. Ils vivent dans un pays en tant que réfugiés suite à la fuite de leur patrie. Ils ont du talent, de l'humour et philosophent la vie à partir de leurs expériences qui ne font jamais peser sur le ton de leur écriture.

Et puis Velibor, c'est un Bosnien arrivé en Bretagne, ma région d'origine et Rennes, la ville qui m'a permis d'acquérir mes savoirs et ma passion pour les livres.

Cet ouvrage ou "manuel d'exil" a été lu en deux soirées, il m'a captivé par la biographie de l'auteur, son histoire, son expérience et son espoir. Il parle de sa difficulté à se faire reconnaître comme réfugié politique, un étranger en Bretagne qui est éduqué, un artiste ou nouvelliste  reconnu et primé dans son pays aujourd'hui disparu: la Yougoslavie mais qui ne serait plus rien en France.

L'humour est fin, l'autodérision assassine ce qui caractérise Velibor dans son écriture. Il la mêle au tragique mais tente toujours de nous faire rire. 
A l'inverse de Gazmend Kaplani, je n'ai pas encore rencontré Velibor, plusieurs de ses livres attendent sa dédicace! 


Ma note: 7,5/10

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