Velibor Čolić, Sarajevo omnibus, Editions Gallimard, 2012
Résumé:
Mon avis:
Ma note: 7,5/10
Résumé:
Sarajevo omnibus propose un portrait de la ville de Sarajevo à
travers différents personnages historiques ou lieux emblématiques, qui
ont tous un rapport avec la tragédie inaugurale du vingtième siècle :
l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand le 28 juin 1914. Ainsi
nous rencontrons tour à tour Gavrilo Princip, ce jeune Serbe dont le
geste déclencha le cataclysme de la Première Guerre mondiale ; Viktor
Artamanov, affairiste russe illuminé, qui finança au nom du tsar
l'aventure de la «Main Noire», organisation terroriste vouée à la
libération de la Serbie du joug austro-hongrois ; le fondateur de la
Main Noire, le colonel Dimitrijević dit «Apis», qui bâtissait ses
théories grand-serbes en buvant de la slivovice dans un fameux bistrot
de Belgrade ; Ivo Andrić, immense écrivain, Prix Nobel, qui appartint un
temps à cette mouvance... Mais aussi des personnages oubliés, tel le
rabbin Abramovicz, philosophe et poète, qui reçut dans la nuque l'une
des cinq balles destinées à l'archiduc, le curé Latinović, fêtard
repenti, ou encore l'imam Dizdarević – seul Bosniaque à avoir peur de sa
femme, dit-on. Sans oublier Nikola Barbarić, grand-père de l'auteur,
également présent lors de l'attentat, personnage fantasque qui eut
quatre épouses et plusieurs vies. Tous ont assisté à la mort de
l'archiduc.
Le récit de Velibor Čolić n'est jamais pesant ni funèbre, mais vif, précis, surprenant, enjoué. Il considère avec une distance désabusée l'enchaînement de circonstances horribles et comiques qui constitue l'histoire des hommes.
Le récit de Velibor Čolić n'est jamais pesant ni funèbre, mais vif, précis, surprenant, enjoué. Il considère avec une distance désabusée l'enchaînement de circonstances horribles et comiques qui constitue l'histoire des hommes.
Mon avis:
Ce roman est rédigé durant une invitation pour une résidence d'artiste à Strasbourg. Cette période fut propice qui a vu la sortie de cet ouvrage à mon sens particulièrement réussi une fois de plus!
On identifie le style propre de Velibor Colic avec une ironie et un humour piquant quant aux sujets souvent tabous tels que la mort.
Cet ouvrage a tout comme son précédent "Manuel d'exil" a été lu dans le plaisir. Un grand nombre de réflexions et d'allusions philosophiques ont été noté suite à cette riche lecture.
"Oslobodjenje" qui veut dire "libération" en bosnien, les Balkans sentent bons dans ce livre malgré un décor découlant des coulisses de l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand. Le lien aux pays balkaniques est fort, il incruste chacune des pages!
"Le pessimisme (...) est l'ultime point de la sagesse". p.118
"Un homme sage ne voyage jamais, disait-il à son ami l'imam Korkut, il attend à l'endroit où il est né que le monde vienne à lui". p.120
"Je ne sais pas quelle est la vie après la mort, disait-il à sa femme Basha, mais moi, j'emporte du linge propre". p 118
Un ouvrage que j'ai particulièrement apprécié et qui fait de Velibor Colic comme un de mes auteurs contemporains Balkaniques le plus suivi. J'attends de lire son nouvel ouvrage sorti en 2020.
Ma note: 7,5/10
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